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    Debout frères voici l'Afrique rassemblée
    Fibres de mon cœur vert épaule contre épaule
    Mes plus que frères. O Sénégalais, debout !
    Unissons la mer et les sources, unissons
    La steppe et la forêt. Salut Afrique mère.

     


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  •                                                                LA TOUPIE

    L'enfant marche, les pieds nus, sur le sable chaud. Son pas est lent, indécis, sa direction changeante. Son regard se porte sur l'horizon ocre des terres ou sur celui argenté du fleuve. D'un geste rapide, il tire une ficelle d'une petite bouteille de plastique étêtée. Alors s'anime à l'intérieur une toupie, un noyau de mangue transpercé d'une baguette de bois. C'est là le seul jouet de l'enfant. Et il répète son geste, mécaniquement, cent fois sûrement.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p><o:p></o:p> 

     

                           LA BRINDILLE

    Omar est rentré de la pêche. Il a mangé, bu le thé. Maintenant,  il est assis et regarde distraitement son père qui répare le filet abîmé. D'une brindille écorcée, il polit ses dents, patiemment, avec soin. Plus tard, il ira chez un cousin, ou voir le chantier naval, ou quelque arrivage ; il ira ailleurs. Mais jusqu'au soir, il usera cette brindille sur ses dents déjà lisses et blanches.

     

                                                              L'ARDOISE

    Dans un cartable à peine usé, l'écolier porte son ardoise. Elle est son cahier, elle est son brouillon, elle est le petit papier pour faire rire le voisin, et la toile du dessin qui le fait s'évader. Dans l'unique cartable de bien des années, l'écolier garde son ardoise.<o:p> </o:p><o:p></o:p> 


    l'école de fambine

                                                                                              LE BATON

    « Nous tous, on est passés par le bâton. C'est un peu notre tradition. » Dans les campagnes, c'est au bâton que l'on élève les petits. Il est dans la maison, il est sur les chantiers et dans les champs, il est sur les charrettes, il est aussi dans la salle de classe, « même si on est désolé quand on le fait. » Bien sûr, le bâton qui s'abat fait mal, bien sûr. Mais il ne fait pas pleurer comme le font les cris de la mère, ni désespérer comme le font les absences des parents de l'Occident. Parfois même, l'enfant le prend et assène l'âne de coups, par jeu.

    Un jour, l'enfant sera trop grand pour recevoir les coups. Alors il sera fier d'être « passé par le bâton », fier d'être devenu un homme, un homme droit. Un jour, il dit : « C'est le bâton qui m'a fait ! »

     

    <o:p>                                                          </o:p>LES BIDONS

    Une guirlande de bidons longe les murs de la cuisine. Deux fois dans la semaine, elle s'étire au dehors, elle égaie le chemin de ses couleurs vives, et chante jusqu'aux robinets, devant le dispensaire et devant la boutique. Elle promet l'eau pour le riz, pour le thé, pour la douche tiède et la lessive. Elle s'égare parfois sur un ponton, puis dans une pirogue, se rassemble sur quelques charrettes, et longe enfin les murs de quelque cuisine.<o:p> </o:p><o:p> </o:p> 

     


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  • Pour préparer un bon thé, il faut emplir un petit verre de thé pour trois personnes et le verser dans la théière. Trois thés leur seront servis. Mais deux thés peuvent suffire. Parfois, l'on ne boit que deux thés. Cela dépend de chacun. Alors, on ne mettra de thé que les deux tiers d'un verre. Ou bien un verre entier, si les personnes présentes, ou celui qui prépare le thé, le préfèrent fort. Cela est fonction des goûts. Ensuite, on verse dans la théière un plein verre de sucre. Ou bien un peu moins : certains préfèrent. Ou bien un peu plus. La quantité d'eau varie selon le nombre de verres qui seront servis, et elle est légèrement, ou plus nettement, supérieure à ce nombre : il convient de prévoir qu'un peu de thé, ou davantage, sera perdu lors des transvasements.

    Le thé doit infuser un certain temps, selon la qualité du thé, selon aussi la couleur, l'amertume, la force que l'on veut obtenir. Après un moment, celui ou celle qui le prépare, plus souvent celui, verse du thé dans un verre puis le transvase dans un autre, en ayant soin de lever le plus haut possible le premier verre. Le thé mousse dans le second. Après plusieurs transvasements, le thé peut regagner la théière pour infuser encore. Il sera servi plus tard, après de nouveaux transvasements. Ceux-ci sont importants car ils permettent de refroidir le thé, affirme Yahria qui boit le thé en l'aspirant bruyamment. Mais Dame dit agir ainsi pour former la mousse si savoureuse. Il dit que le thé doit être bu chaud. Keba, lui, explique qu'ainsi, il oxygène le thé, révélant ses arômes. Peu lui importe la mousse. Et le thé doit être servi chaud. Et s'il rince à l'eau froide le verre bu, avant de le remplir à nouveau, c'est pour le laver, pour ne pas tendre à son hôte un verre collant. Dame agit de la même façon, pour la même raison. Yahria  rince le verre pour le refroidir, tout comme Alphonse.

    Pour préparer un bon thé, il faut scrupuleusement respecter les doses plus ou moins prescrites et les diverses opérations de préparation. En s'exerçant, chacun affine ses gestes et trouve le goût qu'il souhaite obtenir. Mais parfois, avec le temps, le goût évolue ...


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  • Sans effort apparent, il arrache du sol des bidons lourds d'eau pour les équilibrer sur la charrette. Son corps musculeux parait s'en repaître. Sa tache est son devoir. Nul ne peut l'y soustraire. Après, il porte un peu le fardeau que pourtant l'âne charrie.

    Stigmate des sueurs d'une course pour la vie, une veine saillante se ramifie sur son front étroit. Un sourire reconnaissant atténue les illusions perdues. Le sang emplit l'iris même de ses yeux.

    Plus au sud, il a couru pour sauver sa vie. Les machettes ont fendu l'air et lacéré les corps. Elles ont peint de rouge métal les herbes hautes et grasses, elles ont déchiré les amis et les frères. Mais il a fuit plus vite encore que leur fil blanc.

    Un regard lourd atténue son sourire reconnaissant. Dgibril a gardé la vie.


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  • A Dakar, entre l'océan et la route construite pour le sommet des pays arabes, se dresse ce monument inauguré en avril 2001 par le président Wade : la petite arche, droite comme le savoir, symbolise le premier millénaire et l'acquisition de la connaissance ; l'arche intermédiaire est celle de l'industrialisation ; la plus grande est celle de la communication, de l'avenir, de l'espoir.

     


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