• Après, la vie.

    Sans effort apparent, il arrache du sol des bidons lourds d'eau pour les équilibrer sur la charrette. Son corps musculeux parait s'en repaître. Sa tache est son devoir. Nul ne peut l'y soustraire. Après, il porte un peu le fardeau que pourtant l'âne charrie.

    Stigmate des sueurs d'une course pour la vie, une veine saillante se ramifie sur son front étroit. Un sourire reconnaissant atténue les illusions perdues. Le sang emplit l'iris même de ses yeux.

    Plus au sud, il a couru pour sauver sa vie. Les machettes ont fendu l'air et lacéré les corps. Elles ont peint de rouge métal les herbes hautes et grasses, elles ont déchiré les amis et les frères. Mais il a fuit plus vite encore que leur fil blanc.

    Un regard lourd atténue son sourire reconnaissant. Dgibril a gardé la vie.


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