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Claude Nougaro
TOULOUSE
Qu'il est loin mon pays, qu'il est loin
Parfois au fond de moi se ranime
L'eau verte du canal du Midi
Et la brique rouge des Minimes
Ô mon pays, ô Toulouse, ô Toulouse
Je reprends l'avenue vers l'école
Mon cartable est bourré de coups de poings
Ici, si tu cognes, tu gagnes
Ici, même les mémés aiment la castagne
Ô mon pays, ô Toulouse
Un torrent de cailloux roule dans ton accent
Ta violence bouillone jusque dans tes violettes
On se traite de con à peine qu'on se traite
Il y a de l'orage dans l'air et pourtant
L'église Saint-Sernin illumine le soir
Une fleur de corail que le soleil arrose
C'est peut-être pour ça malgré ton rouge et noir
C'est peut-être pour ça qu'on te dit Ville Rose
Je revois ton pavé, ô ma cité gasconne
Ton trottoir éventré sur les tuyaux du gaz
Est-ce l'Espagne en toi qui pousse un peu sa corne
Ou serait-ce dans tes tripes une bulle de jazz ?
Voici le Capitole, j'y arrête mes pas
Les ténors enrhumés tremblent sous leurs ventouses
J'entends encore l'écho de la voix de papa
C'était en ce temps-là mon seul chanteur de blues
Aujourd'hui, tes buildings grimpent haut
A Blagnac, tes avions ronflent gros
Si l'un me ramène sur cette ville
Pourrai-je encore y revoir ma pincée de tuiles
Ô mon pays, ô Toulouse, ô Toulouse
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Grand pont de bois en 1852, pont suspendu en 1927, c'est aujourd'hui un tablier métallique que soutiennent des piles de pierre et de brique.
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Après un jour de taxi-brousse, Keba et moi arrivions à Foudiougne d'où nous allions, le lendemain, prendre la pirogue qui nous mènerait à Fambine.
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Le plus jeune, le brun, est agressif, m'a-t-on dit. Il charge souvent : qui l'approche, qui le regarde. Les gardiens du troupeau sont partis il y a des années, et à présent les bêtes viennent dans le village chaque soir. Les gardiens devaient les en empêcher, mais ils sont partis : le troupeau reste formé, et il n'y a pas de lion sur l'île. Ils ont dit que leur présence est inutile.
Mais deux fois par semaine, le sol du village entier, jonché d'excréments, doit être balayé, et le crottin brûlé. Cela représente beaucoup de travail. Et le jeune mâle est agressif. Il charge souvent.
Je me suis toujours tenu à l'écart de ce zébu. Si je voulais m'en approcher, un villageois toujours m'en dissuadait. Alors je regardais les enfants qui le coursaient en riant.
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