" C'est la contemplation silencieuse des atlas (...) qui donne l'envie de tout planter là. (...) Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c'est qu'on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu'au jour où, pas trop sûr de soi, on s'en va pour de bon.
Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait. "               Nicolas Bouvier, L'usage du monde.

Ce voyage est avant tout une adaptation : au rythme des poules, à la nourriture si pauvre et si riche, aux unités, aux langues, aux climats, aux Etats ...
Evoquer le climat, c'est, dans l'Utah ou dans l'Arizona, raconter le désert. Les rares plantes, sinon les cacte, sont jaunes, sèches. Les nuits sont fraiches, les journées chaudes. C'est dans le Colorado penser la haute montagne et raconter le ciel. Un proverbe y dit : "Si le temps ne te convient, attend donc une minute." C'est en Californie sentir l'océan, et ne garder qu'un tee-shirt.
Evoquer les températures, c'est convertir, toujours convertir ! L'eau gèle si le thermomètre annonce 32 ? Vous en êtes sûrs ? Et si je pèse 178 et porte du 32, j'ai maigri ? Et que dire des panneaux indicatifs qui symbolisent à l'attention des camionneurs les pieds et pouces en minutes et secondes ? Quant à la consommation de la voiture, elle sera l'objet d'un bon exercice de calcul : sachant que je consomme 9 gallons (américains, s'entend !) pour 220 miles, soit environ pour 35 $, et considérant qu'un euro vaut 1,4 de ces $, combien la voiture consomme-t-elle de litres aux 100 km, quel en est le coût en euros et quelle est la marque de la voiture ?  
Evoquer les langues, c'est rappeler l'origine de ce pays. S'il est de notoriété publique que l'anglais peut s'avérer utile, en certains lieux, il ne l'est point ! L'espagnol a alors cours.